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En bref :  
 
Pessah' est la fête qui nous rappelle la sortie d'Égypte. Pendant 8 jours, du 16 au 24 Nissan, nous avons l'interdiction de consommer et de posseder du pain, ou tout autre aliment contenant de la levure, pour nous rappeler qu'à la sortie d'Égypte, les hébreux étaient tellement préssés de partir, qu'il n'ont guère eu le temps de faire lever leurs pains.  
Les deux premiers et deux derniers jours de Pessah', nous avons aussi tout un déroulement particulier quant à cette fête.  
 
 
 
En détail :  
 
 
 
Pourquoi l'enfant dit-il dans le " Ma Nichtana " : ce soir-ci on mange du pain azyme et des herbes amères, on trempe deux fois, on mange accoudés ? Il n'a encore rien vu de tout cela au moment où il pose la question ? 
 
En effet. A l'origine, tout le Seder se déroulait après le repas et l'enfant pouvait poser ces questions en toute connaissance de cause, selon ce qu'il venait de voir. Quand on a changé l'ordre de la soirée, on a cependant conservé ces questions - qui n'ont plus du tout leur caractère original - au début du Seder. 
 
Pourquoi a-t-on changé l'ordre original qui semblait plus logique ? 
 
On s'est rendu compte qu'il était beaucoup plus difficile de retenir l'attention des petits enfants une fois qu'ils avaient consommé un bon et copieux repas. 
 
Pourquoi l'enfant ne demande pas, dans le " Ma Nichtana " : ce soir-ci on boit quatre coupes ? 
 
C'est que même à l'origine, quand le Seder se déroulait après le repas, il n'avait pas encore vu boire les quatre coupes et ne pouvait donc poser une telle question. 
 
Pourquoi explique-t-on, au cours du Seder, le récit de la sortie d'Egypte à partir d'un texte du Deutéronome (26-5-8) et non, comme il semblerait logique, d'après des extraits du livre de l'Exode ? 
 
C'est que tous les textes de l'Exode comportent la mention du nom de Moïse et que nos Sages ne voulaient pas que - malgré son grand mérite -- il puisse un tant soit peu être associé aux sentiments de gratitude que nous exprimons le soir du Seder à l'Eternel, et à lui seul. 
 
Pourquoi alors trouve-t-on tout de même mention du nom de Moïse dans la Haggadah dans le passage suivant : " Ils eurent confiance en Dieu et en Moïse, son serviteur."? 
 
C'est par entraînement, parce que l'on voulait citer le verset entier qu'effectivement se trouve là la mention de Moïse. Mais c'est une erreur qui est d'ailleurs rectifiée dans de nombreuses Haggadot. 
 
Pourquoi certains ont-ils l'usage de revêtir un vêtement blanc au cours de la soirée du Seder, tout comme on a l'habitude de le faire à Roch Hachana et à Yom Kippour ? 
 
Ce vêtement blanc est un symbole de pureté : le chef de famille attablé le soir du Seder, s'en revêt tout comme le prêtre au Temple, car lui aussi préside ce soir-là un office religieux domestique et non un simple repas. Par ailleurs, ce vêtement symbolise la joie c'est la raison pour laquelle on le revêt lors du mariage. 
 
Pourquoi utilise t on trois Matsot le soir du Seder ? 
 
On sait que pour rappeler le miracle de la manne qui tombait en double quantité le vendredi, on a l'habitude disposer, le vendredi soir sur la nappe, deux pains recouverts d'un napperon. La nappe et le napperon symbolisent les couches de rosée entre lesquelles Dieu faisait tomber la manne. 
Cet usage est adopté également les jours de fête. Bien entendu, pendant Pessa'h les deux pains sont remplacés par deux Matsot. Mais pourquoi y ajoute t on une troisième Matsa pour les soirées du Seder ? 
 
Cette troisième Matsa, qui sera brisée avant le début du récit de la sortie d'Égypte et dont seule une moitié restera sur le plat du Seder pendant que l'autre est conservée pour être consommée à la fin du repas, doit symboliser le pain misérable que nos ancêtres consommaient en Égypte et dont la ration leur était mesurée. C'est pourquoi cette Matsa est brisée en deux. N'oublions pas, par ailleurs, que l'autre moitié, en attendant d'être consommée, sera enveloppée dans une serviette avec laquelle le récitant rappellera, en la prenant sur son épaule, le balluchon que nos ancêtres ont emporté de la terre d'esclavage. 
 
Une autre réponse peut être donnée à cette question : à l'époque du Temple, les personnes désireuses d'exprimer leur gratitude à l'Éternel, apportaient un sacrifice spécialement prévu à cet effet. Ce sacrifice était obligatoirement accompagné de trois Matsot. Comme nous avons tout lieu d'exprimer le soir du Seder notre reconnaissance à l'Éternel qui nous a délivrés d'Égypte, nous lui présentons également, à défaut de sacrifice, les trois Matsot prévues pour de tels cas. 
 
Pourquoi, puisque Israël est l'enfant choyé de l'Eternel,fut il livré entre les mains de ses ennemis en Egypte ? 
 
Rabbi 'Hanina répond à cette question : " Les mesures du Saint, béni soit il, correspondent aux mesures humaines. Avant de descendre en Égypte, les fils de Jacob blâmaient leurs frères, fils de servantes et ne les considéraient pas comme leurs frères. Cela déplut aux yeux de l'Éternel. Le Saint, béni soit il, dit : " Comment faire pour qu'ils admettent les fils des servantes et les considèrent comme leurs égaux? Je les ferai descendre en Égypte. Qu'ils deviennent tous esclaves et, lorsque la délivrance viendra, je leur imposerai la loi de Pessa'h, à eux, à leurs fils et petit-fils, et tous proclameront : " Nous étions esclaves de Pharaon". L'égalité ainsi sera reconquise. " 
Cela afin de faire connaître la majesté du Saint, béni soit il, à tous les vivants et que soit rétablie la paix entre toutes ses créatures. 
 
Pourquoi donc moise s'est il enfui devant son bâton qui venait de se transformer en serpent, ainsi qu'il est dit : " ... le bâton se transforma en serpent et moise eut peur et s'enfuit" (Ex. 4,3)? 
 
Un idolâtre dit un jour à un sage en Israël : " Selon le témoignage même de votre propre croyance, mon dieu est plus grand et plus puissant que le vôtre. La preuve, c'est qu'à la vue de l'Eternel dans le désert, lorsque celui-ci lui apparut au milieu du buisson, Moïse ne s'enfuit pas, mais à la vue du serpent que moi, je considère comme un dieu, Moïse prend la fuite.  
 
Bien au contraire, répondit le Sage. Moïse ne s'est pas enfui devant Dieu tout simplement parce que l'Éternel remplit toute la terre et qu'on le trouve en tout endroit. Est il possible dans ces conditions de fuir devant lui? Mais pour se préserver et ne plus être à la portée de ce que vous considérez comme un dieu, du serpent, il suffit de s'éloigner de quelques pas et l'on échappe à son emprise. 
 
Ce fut Aaron qui frappa le Nil pour en transformer l'eau en sang et pour en faire sortir les grenouilles. Ce fut lui, également, qui amena la vermine sur l'Egypte en frappant la terre. Pourquoi remplaça t il moise pour ces trois plaies ? 
 
C'est que Moïse ne pouvait, par reconnaissance, frapper le Nil pour amener des fléaux sur l'Egypte.  
Ce fleuve lui avait accordé l'hospitalité quand sa mère l'y déposa à sa naissance. II ne pouvait pas non plus frapper la terre qui avait caché ce cruel contremaître égyptien qu'il avait tué en prenant la défense de son frère esclave. Il fit donc appel à son frère Aaron pour l'exécution de ces trois plaies, conformément à la volonté divine. (Cf. Exode 7, 19 ; 8,11.) 
 
Pourquoi racontons nous la sortie d'Egypte, avec tellement de détails le soir de Pessah' ? 
 
Sur un bateau voyageaient plusieurs commerçants. Ils revenaient d'Extrême-orient, ramenant chacun des marchandises diverses : l'un un chargement de diamants, l'autre des tapisseries, un troisième des épices, un autre encore des bijoux. 
 
Soudain éclate un orage qui menace de faire couler le navire. Tous les passagers. oublient la valeur de la marchandise qu'ils risquent de perdre. Ils sont tous égaux devant le danger et ne sont préoccupés que par le sauvetage de leur propre personne. 
 
Mais, grâce à D'ieu, le calme revient et les commerçants arrivent à bon port, contents d'avoir pu préserver tous leurs biens. Dès qu'ils mettent pied à terre, ils s'empressent de raconter à leurs amis venus les accueillir à quel danger ils ont échappé. Et il est facile, en les écoutant, de reconnaître celui dont les marchandises avaient le plus de valeur, car les détails qu'il rapporte sur la tempête sont beaucoup plus nombreux que ceux du voyageur qui risquait de subir une moindre perte. 
 
Israël, s'il avait sombré en Egypte sans que l'Eternel l'eût délivré, n'aurait pas reçu la Torah et n'aurait pas été choisi pour remplir la noble mission qui est la sienne. Nous nous rendons compte à Pessa'h quelle eût été la grande perte que nous aurions subie de ce fait et c'est pourquoi nous ne pouvons raconter avec assez de détails cet événement miraculeux si important pour nous que fut la sortie d'Égypte. 
 
La deuxième partie du Seder est introduite par un étrange et mystérieux usage : on ouvre toute grande la porte d'entrée et tous les assistants se lèvent pour saluer l'arrivée du prophète Elie par un joyeux " barou'h haba " (soyez le bienvenu). Quelle est la signification de cet usage ? 
 
A l'origine, la tradition voulait que la porte de nos demeures restât ouverte depuis le début du Seder conformément à l'appel : " Que tous ceux qui le désirent viennent participer à notre soirée pascale ! " On la fermait quand on avait récité la prière après le repas, car on n'attendait plus personne. 
 
A la suite des persécutions l'usage changea : on fermait bien soigneusement sa porte par crainte. On ne l'ouvrait que pour recevoir Elie, le prophète, qui fut un combattant zélé et courageux pour la cause divine et qui symbolise par son retour l'arrivée de temps meilleurs, ces temps messianiques mettant fin à nos persécutions et annonçant l'entente de tous les hommes unis dans le service de Dieu. 
 
C'est en présence du prophète Elle que nous invoquons Dieu en vue de l'avènement de cette ère bénie qui nous permettra de boire une coupe de vin supplémentaire la coupe d'Elie car notre antique libération se trouvera amplifiée par l'affranchissement de toute l'humanité. 
 
C'est cet usage qui s'est conservé de pas jours, même dans les pays où nous vivons en toute quiétude, car malheureusement les hommes souffrent toujours encore de l'absence de justice, de charité, d'amour et de paix véritable sous l'égide de Dieu. 
 
C'est la réalisation de cet idéal que nous leur souhaitons particulièrement ce soir en présence du prophète Élie. 
 
 
 
 
 
Le centre d'attention du Seder tourne autour des enfants. En vérité, c'est surtout pour eux que nous suivons plusieurs détails de la cérémonie du Seder. La base même du Seder et de la Haggadah se trouve dans le commandement de la Torah " Et tu le raconteras à ton fils ". Haggadah, en effet, veut dire " raconter ". Ce commandement veut que tous les parents juifs remplissent leur obligation en racontant à leurs enfants les événements de Yetziath Mitzrayime, l' " Exode " d'Égypte, qui a été le prélude à la Réception de la Torah au Mont Sinaï - naissance de la nation juive. 
 
Le commandement de " raconter aux enfants " l'histoire de Pessa'h est répété quatre fois dans la Torah, et chaque fois différemment. Selon nos Sages, ceci est une indication que " la Torah parle de quatre fils ", c'est-à-dire quatre types d'enfants : un Sage, un Méchant, un Simplet, et un Qui-ne-sait-pas-demander (c'est à dire trop jeune pour demander). Il faut dire à chacun d'eux, selon son niveau et de la meilleur façon possible, la signification de Pessa'h. 
 
 
L'ordre dans lequel sont introduits les Quatre Fils nous interpelle: pourquoi le Méchant est-il juxtaposé au Sage?  
 
Une question se pose immédiatement : pourquoi le fils Méchant a-t il été placé immédiatement après le Sage ? Il aurait dû certainement être placé au bout de la ligne, puisqu'il est le plus bas de tous ! 
 
Dans l'ouvrage d' Abouderham, l'ordre des Quatre Fils est expliqué sur la base de leur intelligence. Car le méchant fils n'est pas stupide (le mot hébreu pour " stupide " aurait été Choteh) ; il a de bonnes aptitudes mentales, mais son raisonnement " malin " l'a égaré. Il peut penser et discuter mais l'ennui avec lui c'est qu'il en est venu à de fausses conclusions, ou qu'il a choisi le mauvais chemin en connaissance de cause. De toutes façons, il a une meilleure compréhension que le Simplet et certainement plus que le dernier des quatre. 
 
Une autre raison qui a été donnée pour avoir placé le Méchant immédiatement après le Sage est qu'ils sont opposés en ce qui concerne leur mode de vie. 
 
THÉORIE ET PRATIQUE 
 
Cependant les deux réponses ne règlent pas complètement la discussion sur le fait que les Quatre Fils auraient dû être placés par ordre de mérite et d'importance. 
 
Après tout, un quotient intellectuel élevé, seul, n'est pas tout. L'important n'est pas l'intelligence mais les actions intelligentes ; non pas la théorie mais la pratique. Nos Sages de la Michnah (Aboth, Ch. 3) comparent l'intelligence aux branches d'un arbre, tandis que les bonnes actions sont comparées aux racines. Des branches largement déployées doivent être assorties de racines également sinon plus étendues pour que l'arbre puisse résister au vent et à la tempête sans être déraciné. A quoi donc sert l'intelligence du fils méchant ? Il est quand même au bas de l'échelle du mérite. 
 
 
Un juif, bien qu'il ait péché, demeure un Juif ". Il y a une " étincelle " de Judaïsme et de Sainteté dans son âme qui ne meurt jamais.  
 
Il y a encore une autre question. En général, que fait le Racha (le fils méchant) dans la Haggadah ? Après tout, il rejette toute la célébration de Pessa'h, à tel point que l'auteur de la Haggadah déclare : " Si lui (le Racha) était là-bas (en Egypte) il n'aurait pas été libéré ! ". Et cependant, le Racha, lui aussi, a sa place autour de la table du Seder et nous souhaitons l'inclure dans la discussion et " lui raconter ". 
 
La réponse à toutes ces questions est la suivante : Le Talmud (Sanhédrin, 44-a) légifère : " Un juif, bien qu'il ait péché, demeure un Juif ". Il y a une " étincelle " de Judaïsme et de Sainteté dans son âme qui ne meurt jamais. Même lorsqu'un juif néglige de mener sa vie de tous les jours selon la Torah et les Mitsvot, cette " étincelle " Divine demeure, elle est seulement dans un état de " léthargie ", comme si elle était " endormie ". Par une approche adéquate, elle peut être réveillée et attisée jusqu'à ce qu'elle devienne une flamme. 
 
LE DEVOIR DU SAGE 
 
Le Racha (le fils méchant) fut placé immédiatement après le 'Hakham (le fils sage) pour nous rappeler, d'abord et avant tout, que nous ne devons pas nous " laver les mains " du Fils Méchant ; qu'il est de notre devoir de l'aider autant que les autres deux types : l'ignorant et le jeune. Deuxièmement, qu'il y a une bonne possibilité, sinon une certitude, que nos effort ne seront pas en vain. 
 
Chaque Juif, quelle que soit sa situation présente, devrait être " invité " à la table du Seder, mêlé à la discussion, aidé à voir la lumière de la Torah et des Mitzvot. 
 
Mais qui peut le faire ? Qui peut aider le Mauvais Fils ? Certainement pas le Simplet ni celui Qui-ne-sait pas-demander. Seul le Sage peut le faire par une approche avisée, par la compassion et l'amour. C'est pourquoi le Mauvais fils fut placé immédiatement après et près du fils Sage. 
 
On peut demander : si cela est, pourquoi alors la réponse si dure de la Haggadah " S'il était là-bas, il n'aurait pas été libéré" ? 
 
La réponse est : c'est vrai ; là-bas, en Egypte, il n'y avait aucun espoir pour lui, parce que la Torah n'avait pas encore été donnée. Avant que la Torah ne soit donnée, le Méchant se serait exclu de lui-même du reste du peuple juif. Mais maintenant, la situation est tout à fait différente. Depuis que la Torah fut donnée au Mont Sinaï, chaque Juif a une part dans la Torah; nul ne peut la lui prendre, pas plus qu'il ne peut lui même se libérer de son engagement et de son association envers le peuple juif et envers la Torah. Qu'importe l'état où il se trouve, il est notre frère et nous devons l'aider à devenir un juif connaissant et observant la Torah. 
 
Les " Quatre Fils " de la Haggadah, tels que mentionnés, représentent quatre types de Juifs, et nous devons les impliquer tous dans la célébration de Pessah et dans tout ce que cela signifie. 
 
 
Il y a encore un cinquième fils: celui qui n'est pas présent à la table du Seder, qui n'est pas conscient de son judaïsme.  
 
Mais il y a encore un cinquième fils, celui qui n'est pas présent à la table du Seder.  
 
Ce n'est pas probablement de sa faute, car personne ne lui a jamais dit qu'il est Juif ou qu'étant juif sa vie devrait être différente. Nous devons donc l'inclure aussi dans notre sphère d'influence, le faire sortir de son " Mitzrayim " (exil egyptien) et l'amener au " Sinaï" pour y recevoir la Torah et les Mitzvot. 
 
Et lorsque tous les Juifs seront présents à la table du Seder et célèbreront Pessa'h dans son véritable esprit, nous pourrons être certains que la vraie Rédemption, par notre juste Machia h, ne sera pas longue à venir. 
 
Tous les enfants juifs, garçons et filles, sont les " enfants de Dieu " ; et c'est notre devoir sacré de veiller à ce qu'ils vivent en conformité avec ce titre distinctif. 
 
Basé sur un discours du Rabbi de Loubavitch זצ״ל.  
 

 

 

(c) Hakol Hatorah - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 13.04.2008