En bref :
Roch Hachana (littéralement : "la tête de l'année"), est en quelque sorte le jour de l'an. Ça tombe le 1er et 2 Tichri, les deux premiers jours du calendrier hébraïque. On demande à D'ieu de se faire pardonner de toutes les fautes qu'on a pu commettre, on sonne auusi le choffar, cette corne de bélier, pour demander le pardon. Nous avons aussi la coutume de manger une pomme trempée dans le miel, signe que l'année sera douce comme le miel. Ces deux jours sont deux jours de repos, comme Shabbat. On ne doit pas travailer et on doit prier en la synagogue. Même si l'on va se faire juger sur nos fautes, Roch Hachana doit rester une fête de joie, et de bonne humeur.
En détail :
Le Choffar nous invite à s'armer et lutter contre tout ce qui nous empêche d'appliquer complètement les règles de notre religion.
Le Choffar est fait d'une corne d'animal. De n'importe quel animal, la vache et le bœuf exceptés ; car les cornes de ces deux bêtes sont appelées en hébreu " Kérène " et non " Choffar " ; car aussi ces cornes nous rappelleraient le Veau d'Or que confectionnèrent les enfants d'Israël dans le désert après leur départ d'Egypte - souvenir qui ne s'accorderait guère à un jour comme Roche Hachanah, où nos prières ont pour but de plaire à Dieu et d'invoquer sa bienveillance.
On a recours d'habitude - et de préférence - à une corne de bélier en souvenir de la bête offerte en substitution d'Isaac qui avait consenti à être attaché sur l'autel et offert en holocauste à Dieu.
Rabbi Abahou dit : " Sonnez d'un Choffar fait d'une corne de bélier ; Je me souviendrai alors de la Akédah d'Isaac, et Je penserai à vous comme si vous étiez, vous aussi, prêts à M'offrir votre vie. "
UN EXIL APRÈS L'AUTRE
Dans la section de la Torah ayant trait aux liens d'Isaac - section que
nous lisons le second jour de Roche Hachanah - il est écrit (Gen. 22,13):
" Et Abraham leva les yeux et vit derrière lui un bélier retenu dans un buisson par les cornes ". Abraham vit le bélier qui se prenait les cornes successivement dans un buisson après l'autre.
Rav Houna, le fils de Rav Yitz'hak, dit que le bélier pris à plusieurs reprises dans les buissons touffus préfigurait à Abraham que ses enfants seraient pareillement pris dans une succession d'exils, mais qu'à la fin ils seraient rachetés par le son de la corne de bélier (Midrache Rabba, Vayyîkra,29).
Rabbi 'Hanina ben Dossa dit que chaque partie de ce bélier avait une importance : ses cendres étaient les fondations de l'autel intérieur dans le Beth Hamikdache ; ses dix tendons devinrent les cordes de la harpe du roi David ; sa peau fit la ceinture de cuir d'Eliyah (le prophère Elie); enfin, ses deux cornes : on sonna de la corne gauche au Mont Sinaï quand la Torah fut donnée ; et on sonnera de la corne droite, la plus grande, quand les Juifs dispersés seront rassemblés de tous les coins de la terre. Ainsi qu'il est écrit (Isaïe 27) : " Et il arrivera que ce jour là on sonnera du grand Choffar [...]. " (Pirké
Rabbi Eliézère 31.)
LE SON, NON L'ÉCHO
Le Choffar doit être recourbé : ainsi il nous rappellera que nous devons
incliner notre cœur vers notre Père Céleste.
Il ne doit comporter ni dorure ni peinture. Qu'il ait seulement une embouchure en or, et le voilà impropre à servir comme Choffar. Seuls quelques éléments décoratifs gravés sur la corne même sont permis.
Le Choffar nous invite à s'armer et lutter contre tout ce qui nous empêche d'appliquer complètement les règles de notre religion.
La voix du Choffar est un appel à la pénitence et une invitation aux armes. Le Choffar nous invite à s'armer et lutter contre tout ce qui nous empêche d'appliquer complètement les règles de notre religion. Il nous dit d'être courageux et ne pas avoir peur de respecter et remplir les saints commandements, comme, par exemple, mettre les Téfiline, porter des Tzitzith, observer le Chabbat, etc. " Si c'est nécessaire, luttez et vainquez tous les obstacles. "
Le fidèle doit écouter le son même du Choffar, et non son écho. Entendre ce dernier seulement, c'est ne point observer la Mitzvah du Choffar. Cette loi avait son importance pour les Juifs au temps de l'Inquisition, quand les Marranes (Israélites restés secrètement fidèles à leur foi) n'avaient d'autre moyen que de se cacher au fond des bois, loin sur les collines ou à l'intérieur des grottes pour sonner du Choffar, car s'ils avaient le malheur d'être pris sur le fait, ils étaient envoyés au bûcher.
De même, dans certains pays arabes, il n'était pas permis de sonner du Choffar, car cela effrayait les Musulmans qui savaient qu'un jour ce même son annoncerait l'avènement du Rédempteur juif.
LA PRIERE PRISE POUR UNE RÉBELLION
On sonne du Choffar à Roche Hachanah après la lecture de la Torah,avant et pendant Moussaf. Bien qu'en règle générale, il ne faille pas différer l'accomplissement d'une Mitzvah (et, en tant que tel, le son du Choffar s'imposerait au commencement de l'office), celle-ci est retardée pour la raison suivante : il arriva une fois que les Juifs asservis sonnèrent du Choffar un matin de très bonne heure. Leurs maîtres, interprétant cet acte comme un appel à la rébellion, les encerclèrent et les massacrèrent. Afin d'éviter le retour d'une si tragique erreur, les juifs décidèrent alors de ne sonner du Choffar qu'après la lecture de la Torah.
L'idée s'avéra bonne. En effet, constatant que les Juifs avaient déjà fait paisiblement une partie de leurs prières, récité le Chema, dit la Amidah et lu dans la Torah, leurs maîtres se rendirent compte qu'il s'agissait d'un rassemblement pacifique dont le but était la prière et non la révolte. (Talmud Yérouchalmi, Roche Hachanah, ch. 4 :5).
Rachi explique qu'il fut un temps où l'on interdit aux Juifs de sonner du Choffar. Des gardes surveillèrent sur place les prières jusqu'à la conclusion de l'office de Cha'harith. Aussi les Juifs sonnèrent-ils du Choffar plus tard, pendant l'office de Moussaf.
C'est ainsi que la règle fut instituée : on sonna désormais du Choffar après l'office de Cha'harith. Une autre raison existe également : à l'heure de ce dernier office, les fidèles sont déjà couronnés des Mitzvoth : Tzitzith, Chéma et de la lecture de la Torah.
Alors intervient le Choffar, porteur du pardon.
La tradition juive reconnaît à la pomme des vertus curatives. Bien qu'aujourd'hui ce fruit ait peu de valeur nutritionnelle, il est riche en antioxydants utiles dans la prévention de maladies cardiaques et du cancer. A la Fin des Jours, la pomme, avec tous les autres arbres, se verra restaurer toute la force qu'elle possédait dans le Jardin d'Eden. (Voir l'appendice en fin d'article pour une énumération détaillée)
Abraham Ibn Ezra interprète les deux premiers mots du Cantique des Cantiques (2 :5) comme signifiant : " Revigorez-moi avec des pommes ". Rachi commente ce verset en expliquant que nos Sages recommandaient d'apporter aux malades des pommes pour les guérir. Aujourd'hui, la pomme symbolise toujours la bonne santé, comme cela se reflète dans le proverbe anglais : "une pomme par jour garde loin le médecin toujours".
Tout comme la pomme guérit tout, ainsi le Saint béni Soit-il guérit tout.
Le Zohar (A'haré Mot) affirme, quant à lui, que la pomme présente des vertus curatives : " tout comme la pomme guérit tout, ainsi le Saint Béni Soit-Il guérit tout ".
Le Zohar poursuit : tout comme la pomme a des couleurs variées (blanc, rouge, vert) ainsi le Saint béni Soit-Il a des couleurs supérieures variées (blanc, rouge, vert), correspondant aux attributs de 'hessed ( bonté- amour), gvoura (force) et tiférèt (beauté), ( Zohar, A'haré Mot; Ziv Hazohar, Vaét'hanan).
Le symbole de la pomme verte révèle certains aspects cachés derrière cet enseignement du Zohar. Tiférèt, l'attribut cabalistique de l'harmonie et de la beauté, est associé au vert, la couleur de la guérison. Le mot tav-pé-alèf-réch-tav-(tiférèt) dérive de la racine pé-alèf-rèch-(peér), comme elle apparaît dans le mot réch-pé-vav-aléf-hé : " refoua " : guérison.
Le patriarche Jacob est associé à tiférèt, à l'équilibre et l'harmonie, entre la bonté et la sévérité. Il a un lien tout particulier avec la santé. Le Talmud Taanit 5b dit : " Notre père Jacob n'est pas mort ".
Bien plus, le Midrach associe Jacob avec les pommes parce que son père Isaac sentit un parfum de pomme lorsque Jacob déguisé vint lui demander sa bénédiction. (Voir Rachi sur Genèse 27 :24. Rébecca avait donné à Jacob les habits que possédait Adam dans le Gan Eden et qui avaient été passés à Esaü par l'intermédiaire de Nemrod. Quand Esaü les portaient, le parfum en était caché mais quand Jacob les revêtaient, ils embaumaient Isaac).
Le Ben Ich 'Hai écrit que le pommier est le seul arbre fruitier dont la source spirituelle est l'attribut de tiférèt. C'est une nouvelle indication du lien particulier de la pomme avec la guérison (Ben Ich 'Hai, Halakhot, Nitsavim).
Tiférèt et la guérison sont les attributs qui, pour le Juif, opèrent à un niveau surnaturel. Notre requête pour la bonne santé est la huitième bénédiction dans la prière du Chmonéh Essré de la semaine :
" Guéris-nous, Ô D.ieu, et nous serons guéris ; aides-nous et nous serons sauvés ; car Tu es notre louange. Accordes-nous une guérison complète et la guérison à toutes nos blessures ; car Toi, Roi Tout Puissant, es un guérisseur fidèle et miséricordieux. Béni sois-Tu, E-ternel, Celui Qui guérit les malades de Son peuple Israël ".
Etant donné que D.ieu a créé l'univers en sept jours, le nombre huit connote ce qui est "au-dessus" de la nature, au-dessus de l'ordre naturel des choses. La Brith Milah (circoncision) est généralement accomplie le huitième jour après la naissance du petit garçon juif. La Brith elle-même est un signe que le Juif est lié à D.ieu à un niveau supra-rationnel. Raphaël, l'ange de Tiférèt, vint déguisé en un invité pour guérir Abraham le troisième jour suivant sa circoncision. (Rachi sur Genèse ,18 :2).
Le Zohar nous dit que tout dans la Création est inscrit par ce nom particulier de D.ieu.
Le nom ineffable de D.ieu en quatre lettres, auquel nous nous référons respectueusement en tant que youd-hé-vav-hé, symbolise la transcendance de D.ieu et le contrôle de la nature. Ce nom est associé à l'attribut de tiférèt (voir Beér Mayim 'Hayim sur Vaet'hanan). Le Tétragramme est le nom essentiel de D.ieu et tous les autres noms divins lui sont secondaires (Pri Tsaddik, Volume 5,134). Par la force de ce Nom, la nature de l'univers peut être brisée (ibid).
Le Zohar nous dit que tout, dans la Création, est inscrit par ce nom particulier de D.ieu. C'est Son empreinte, témoignant qu'Il est le Créateur de tout (Zohar, Raaya méhémna, Vaet'hanan). C'est comparable à la signature cachée d'un artiste sur ses peintures.
En gardant à l'esprit ce qui précède, on peut observer un phénomène intéressant : si on coupe une pomme dans le sens de son axe horizontal, on peut y voir des marques qui suggèrent l'inscription du Saint Tétragramme sur la pomme elle-même. (J'ai entendu cette interprétation de la bouche de Rabbi Abraham Brandwein de la Vieille Ville de Jérusalem, au nom de Rabbi Yits'hak Ginsburgh).
La lettre youd (valeur numérique de 10) est implicite dans les dix points entourant les graines. La lettre hé est indiquée par les espaces des graines dans le cœur de la pomme. La forme de la lettre vav se trouve dans la tige. Le second hé est indiqué par les cinq graines.
La veille de Chabbat, certains rabbins cabalistes donnent des pommes à leurs étudiants. Si nous mangeons une pomme avec l'intention adéquate et si nous servons D.ieu avec la force que nous avons gagnée de sa consommation, nous nous joignons alors à D.ieu dans la sainteté.
Au moment de la sortie d'Egypte, le Peuple Juif fut informé que D.ieu et Sa Torah étaient source de la guérison :
" Si tu obéis à D.ieu et fais ce qui est juste à Ses yeux, si tu écoutes avec soin tous Ses commandements et que tu gardes tous Ses décrets, alors Je ne te frapperai d'aucune des maladies que J'ai envoyées sur l'Egypte. Je suis l'Eternel Qui te guérit. " (Exode ,15 :26)
La santé spirituelle est la source de notre bonne santé physique. La Torah est le remède. La perfection spirituelle, la pleine observance de la Torah, est la porte qui mène à la santé physique. Que nous soyons liés, comme des pommes, à l'arbre de D.ieu et unis avec l'attribut de tiférèt. Quand nous nous attachons pleinement à D.ieu et à la Torah, l'arbre de Vie, nous sommes guéris.
Appendice
Malgré son apparence faiblement nutritionnelle, la pomme contient des agents variés curatifs qui ne sont pas apparents dans les procédures standard pour livrer la composition nutritionnelle. Ces agents de guérison ont rapport aux deux plus graves problèmes qui affectent aujourd'hui la santé : les maladies cardiaques et le cancer. La pomme contient des agents qui peuvent faire baisser le taux de cholestérol, un facteur de risque majeur dans les maladies cardiaques et également un agent qui prévient le cancer.
Les antioxydants, phytohormones présentes dans la pomme en très petite quantité, sont des agents très puissants qui préviennent le cancer et les maladies de cœur. Les flavonoïdes sont des antioxydants polyphoniques qui se trouvent naturellement dans les légumes et les fruits et les pommes en offrent une source très importante. Ils aident à diminuer les taux de cholestérol, préviennent les caillots de sang et réduisent donc les possibilités d'attaque cardiaque massive. La prise de flavonoïdes a montré qu'elle avait un effet favorable pour empêcher les maladies coronaires. (Lancet, Volume 342, 23 octobre 1993).
Les pommes contiennent également des fibres nutritionnelles qui exercent une influence protectrice sur notre santé. Les nutritionnistes parlent généralement de deux types de fibres, solubles et insolubles. Les fibres solubles sont des composants non nutritionnels qui se dissolvent dans l'eau. Les fibres insolubles, elles ne se dissolvent pas dans l'eau.
La pomme contient les deux types de fibres, avec tous leurs bienfaits dans la prévention des maladies. Les fibres solides ont le potentiel de diminuer le niveau des lipides (la graisse, le cholestérol, les triglycérides). La pectine, une fibre soluble essentielle, est présente en quantité significative dans les pommes. Les pommes sont la source alimentaire la plus courante de pectine efficace dans la baisse du taux de cholestérol.
La peau de pomme qui consiste essentiellement en une fibre insoluble et non digérable a depuis longtemps fait les preuves de son potentiel de prévention de la constipation et du cancer.